“Je crois en l’humanité” Interview with LeMultimedia.info, February 2016

Notre vision du futur est-elle une information clef sur notre état présent ? C’est ce que Sebastian Buckup, responsable de programmation et membre du Comité Exécutif du Forum Économique Mondial, va démontrer dans son speech intitulé « The Audacity to Dream » durant cette édition du talk-show axée sur la croissance. Sceptique aux hypothèses de ceux qui pensent que le robot finira par remplacer l’humain, il argumente en faveur du fait que nous sommes les héros, les dirigeants de cette évolution technique, car nous l’avions nous-mêmes rêvée durant les années, les époques précédentes. Interview.

Comment avez-vous trouvé cette première expérience en tant qu’intervenant dans une conférence TEDx ?

Ils (ndlr : l’équipe de TEDxLausanne) font un travail merveilleux. C’est très rare de se retrouver dans une telle situation. Avec un groupe de personnes qui vous sont pourtant totalement inconnues, mais tellement généreuses et prenant vraiment à cœur le fait de vous aider à progresser. Ils vous écoutent,puis vous conseillent sur ce qui ne marche pas et ensuite ils vous aident à vous améliorer. Et c’est une très bonne chose.

Pour revenir sur votre speech de ce soir, vous dites être convaincu par le fait que l’humanité va toujours avoir le dessus, le contrôle sur l’innovation technologique et donc que l’on n’a pas à la craindre. Mais qu’en sera-t-il si nos avancées technologiques finissent par nous déshumaniser, nous faire réfléchir de manière de plus en plus robotique, sur-technique et pas assez humaine ?

Je ne veux pas affirmer que nous devons être optimistes en ce qui concerne la technologie mais je ne veux pas non plus dire que nous devons en être pessimistes. Seulement, il y a beaucoup de place, pour vous, moi et les autres, afin que nous décidions ce que nous en faisons. Si vous prenez internet comme technologie de communication, erratiquement, il enlève aux corporations leur raison d’exister parce qu’il permet des transactions plus rapides, vous et moi pouvons parler de façon plus directe. Par exemple, je peux vous vendre quelque chose sans avoir à passer par une société ou un magasin. Mais en même temps, internet facilite la montée de grandes sociétés de monopole. La technologie peut faire les deux. Il peut faciliter le travail des grandes compagnies et peut nous permettre, à vous et moi, de communiquer plus facilement. Donc, ce que l’on en fait ne dépend que de nous. Je crois en l’humanité. J’aime la technologie mais je crois en l’humanité.

Pensez-vous donc que la technologie peut améliorer l’humanité dans tous les domaines et de toutes les façons possibles ?

La technologie n’est qu’une dimension de l’humanité, n’est-ce pas ? Il y a beaucoup de choses que la technologie ne peut pas faire. Par exemple, les gens pensent que les ordinateurs, les intelligences artificielles vont, à un moment donné, remplacer les médecins mais pas les infirmières. Parce que les ordinateurs peuvent peut-être lire tous les textes et vous donner le diagnostic parfait mais ils ne peuvent pas vous donner la prise en charge, les soins humains que seuls les individus peuvent vous donner quand vous ne vous sentez pas bien, quand vous êtes malade. Cela, les ordinateurs ne peuvent pas le faire. Donc la technologie peut améliorer certains aspects de la vie mais il y a cette dimension humaine que la technologie ne peut pas remplacer. Par contre, elle pourrait nous décharger de toutes ces choses techniques pour nous permettre d’être plus humains.

Ce soir vous avez sûrement été une source d’inspiration pour plus d’un-e. Mais y a-t-il quelqu’un qui vous ait particulièrement inspiré dans votre vie professionnelle et votre vision des choses actuelle ?

Dans ma vie professionnelle, il n’y a qu’une seule personne qui m’ait inspiré et c’est Klaus Schwab (ndlr, ingénieur et économiste allemand. Fondateur du Forum Économique Mondial) . C’est pourquoi j’ai commencé à travailler dans cette société (ndlr : le Forum Économique Mondial). C’est un entrepreneur mais il travaille aussi dans le secteur public. Il est également entrepreneur social et c’est ce qui m’a séduit dans cette organisation. Donc au niveau professionnel, sans tout son travail, je ne serais pas en train de faire ce que je fais actuellement. Après il y a certainement d’autres personnes que j’admire. Il y a des professeurs pour qui j’ai beaucoup de respect mais aussi des artistes. Ils m’inspirent tous d’une certaine façon. Par exemple, Pina Bausch (ndlr, danseuse et chorégraphe allemande, fondatrice de la compagnie « Tanztheater Wuppertal ») pour son travail sur scène et des professeurs comme Randy Pausch (ndlr, professeur d’informatique américain, spécialiste de l’interface homme-machine). Ce sont des personnes courageuses et créatives.

Interview with Daniella Gorbunova @ LeMultimedia.info

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